Je brise l’œuf solitude
son jaune est bleu
comme un soleil sonore
de mes doigts j’étale cet éclat
sur la toile du jour
et j’entre ainsi vêtue dans le musée intime où
je suis parfois seule spectatrice
Au mur, j’attends mon double:
par un mètre sur un mètre trente,
je porte l’étourdissant
pastel de nos cœurs
Chuchotement soyeux,
au ciel le plafond voit bleu
Ma sœur quand descendras-tu
te mesurer à moi?
**** (car)
Tu vis sous un autre soleil
un ciel de moi inconnu
où brille le bizarre
Ses rayons aux doigts longs
crochus fourchus griffus
me tâtent puis me happent.
Saunier de la nuit, tu récoles les rêves
**** (enfin)
Sommeil d’un siècle à mes trousses,
aisselles ruisselantes,
j’ai dormi toutes vos nuits.
Avez-vous vu passer les légions du songe?